Résumé
C'est à partir de L'Idiot que Dostoïevski cherche les contours d'un personnage qu'il nomme le "Christ russe", incarné par l'Aliocha des Frères Karamazov, le Makar de L'Adolescent, il ne prendra sa véritable mesure que sous les traits du prince Muichkine. "Un homme complètement beau...", doté d'une extrême candeur qui le fait passer aux yeux de ses semblables pour un simple d'esprit. Mais plutôt qu'un imbécile, il est l'image de l'innocence qui prodigue le bien. Arrivé de Suisse, autant dire de nulle part, sans parents - il est issu de rien - le prince Muichkine prend place au centre d'un tourbillon de vanité, de passion, de violence et d'orgueil qui se joue sous ses yeux ébahis et dont il sera malgré lui à la fois le sujet et l'acteur. À l'ombre de ses accès de fureur, le Prince perçoit des êtres à l'âme tourmentée en proie à de multiples souffrances dissimulant néanmoins les plus grandes vertus. Ainsi incarnera-t-il le double positif de ces esprits perdus, qui dès lors lui demanderont tout : Nastasie de la sauver, Aglaé de l'aimer, Rogojine d'être son frère... Lui, animé de compassion et de pitié, mais peu enclin à l'amour, finalement impuissant, cristallisera peu à peu leur haine en retour.
Mon avis
Je tiens d'abord a préciser qu'il s'agissait ici de mon premier Dostoïevski, que j'ai vraiment adoré le style de l'auteur, le côté très dense et fouillé de son écriture, de ce côté la c'est un vrai coup de cœur!
Le roman en tant que tel, l'auteur décrit parfaitement l'âme Russe, la société russe (du moins celle de son époque), son fonctionnement, les accords en vue des mariages entre personnes de familles bien notées, pourvue d'argent, de titres et j'en passe.
Si j'ai un reproche à faire a cet ouvrage c'est un peu son inaction car tous le livre est en fait, la somme des échanges verbaux/verbeux entre les différents protagonistes, qui à dit quoi, pourquoi, dans quel but...
C'est très bien fait, mais sur 800 pages à un moment on se demande quand l'action en tant que telle va vraiment démarrer.
L'auteur est un maître pour faire ressentir une ambiance, décrire, faire vivre les réunions de la société russe, et les complots.
Le personnage principal de par son côté Candide, Naïf, voir idiot comme le dit si bien le titre, est très touchant on a envie de l'aider, qu'il arrive vraiment à son but, mais on sent très vite qu'il est faible, qu'il est un peu le mouton au milieu des loups et qu'il n'est la que pour se faire manger ( et parfois involontairement faire souffrir les gens qu'il aime par sa faute).
Un livre très réussi, mais je suis impatient de découvrir les autres livres de Fédor pour voir si les autres sont un peu plus dotés d'action !
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